Vous êtes ici

Compagnie centrale de Construction Haine-Saint-Pierre (1871 - 1961)

, Haine-Saint-Pierre -
C C C Haine St Pierre
Social Media: 

CCC Haine St Pierre

La Compagnie Centrale de Construction, aujourd'hui disparue, était née en 1871.

L'essor des charbonnages et des chemins de fer a développé, dans la région de La Louvière, des industries comme celles des constructions métalliques. C'est ce qui décida Pierre-Joseph Hiard de s'établir à Haine-St-Pierre, face à ce qui s'appelait encore la gare de Baume.

Pierre-Joseph Hiard commença sa vie professionnelle à la Fabrique de Fer de Ougrée où il devint très rapidement contremaître. Ses qualités professionnelles et son esprit de recherche laissaient présager un avenir encore plus prometteur...

En effet, il fut contacté par les Usines Goblet d'Aviella pour occuper la place de chef d'atelier et très vite, celle de directeur.

Un homme dynamique

La société « Hiard, Dechamps fils et Cie » sera fondée le 1er juillet 1871. Très rapidement, Pierre-Joseph Hiard mettra au point la fabrication de pièces en fonte destinées aux Chemins de fer. Ces dernières furent concrétisées par un raccordement à la « Station de Baume ».

Il se spécialisera même dans la production de trains de roues de wagons.

Lors d'une modification de statuts, on vit apparaître les noms de Henri Petit, Adolphe Dechamps, Joseph Monseu et Henri Dewerpe.

Adolphe Dechamps était le fil de joseph Dechamps, ancien administrateur des Charbonnages de Sars-Longchamps et membre d'une famille très influente, à l'époque, au sein de maintes sociétés.

En 1877, dans le cadre de l'Art. 3 des nouveaux statuts de la compagnie, on pouvait lire que la société avait pour objet « l'exécution de tous travaux ainsi que de tout matériel en fer et en bois pour chemin de fer, canaux, rivières ou routes ordinaires, conduites d'eau ou de gaz, sauf toutefois les locomotives et bateaux à vapeur ».

En 1881, à la mort de Pierre-Joseph, Léon Bauduin Pierre Joseph Hiard, son fils, reprendra le flambeau profitant des enseignements et des conseils prodigués, pendant de longues années par son père. Au moment de la reprise, la santé de l'entreprise est excellente et les résultats financiers sont impeccables. Le jeune Léon se tourna résolument vers l'exportation et l'entreprise trouva de nouveaux débouchés. Léon Hiard, né le 8 juillet 1857 à Haine-Saint-Pierre et décédé le 6 janvier 1921 à Schaerbeek fut un homme politique libéral belge. Hiard fut industriel, administrateur-délégué de la Compagnie centrale de Construction; il fut conseiller communal, échevin de Haine-Saint-Pierre, sénateur provincial de la province de Hainaut.

La dimension internationale

A la fin du 19e siècle, le marché belge est conquis et des entreprises telles que « Baume & Marpent », la «Compagnie Centrale de Construction», les «Forges, Usines et Fonderies», s’attaqueront aux marchés internationaux et exporteront, en plus du matériel roulant, des appareils de voies, des ponts, des charpentes métalliques, des viaducs, etc.

Il parvint à mener la Compagnie Centrale de Construction à une dimension internationale, exceptionnelle pour l'époque. Le matériel de chemin de fer - roulant ou fixe -, ponts et charpentes furent en effet exportés sur tous les continents. Le Katanga, les Chemins de Fer du Siam, du Chili, du Brésil, de Chine, d'Argentine furent autant de clients...

Le chercheur Jos Billen (http://www.gent1913.eu) nous écrivait que la CCC fournissait les quatre structures en métal du Floraliënhal à Gand, construit en 1913 pour l'Exposition universelle. Ils ont été rendus possiblement pour une gare non réalisée au Katanga.

La charpente de l'Académie des Beaux-Arts de Santiago de Chili, Pont sur le fleuve Lo-Ho à Kaïphong... sont quelques-unes des réalisations que l'on peut imputer aux ateliers de Haine-St-Pierre.

Les deux conflits mondiaux (1914-1918 et 1940-1944) marqueront le déclin de la construction ferroviaire en Belgique. Un déclin qui s’accentuera encore dans l’après-Seconde Guerre mondiale. Les raisons de cet état de fait sont multiples : les usines sont partiellement ou totalement détruites ; les Américains, dont l’outil de production est intact, s’approprient les marchés internationaux; les pays en voie de développement, principaux clients des entreprises belges, s’industrialisent et produisent eux-mêmes ce dont ils ont besoin.

Au fil des années, le matériel devant vieillissant, on s'acheminera tout doucement vers la fermeture de l'entreprise qui arrivera en 1961 et donner la place aux Ets Jouret (également fermés aujourd'hui).

Sources

Photos: